Il y a des fruits qui portent en eux une nostalgie, un goût d’enfance et de souvenirs partagés. Le coing, pour moi, fait partie de ces trésors oubliés que l’automne ramène chaque année avec douceur. Je me souviens des dimanches où, petite, j’accompagnais ma mère au marché. Nous arpentions les étals colorés, et elle s’arrêtait toujours devant ces fruits à la peau dorée et rugueuse, comme si elle cherchait à en deviner le parfum à travers leur écorce.
Le coing est un fruit particulier : ni tout à fait sucré, ni vraiment acide, il se situe entre deux mondes, à mi-chemin entre le légume et le fruit. Il n’est jamais consommé cru, toujours sublimé par la cuisson, et c’est là que réside sa magie. Je me souviens de l’odeur qui envahissait la cuisine lorsque ma mère le préparait. Mélangé au miel, à la cannelle et à l’eau de fleur d’oranger, il devenait fondant, presque confit, apportant à chaque plat une touche de douceur réconfortante.
Aujourd’hui encore, lorsque je cuisine le coing, c’est ce souvenir qui m’accompagne. C’est comme si je recréais ces dimanches d’antan, dans ma propre cuisine, avec mes enfants qui me regardent à leur tour, curieux de ce fruit mystérieux.
Le coing, symbole de la douceur automnale
La préparation du coing est un rituel en soi. Avant de devenir ce fruit fondant et parfumé que l’on dépose délicatement sur une assiette, il faut l’éplucher, le découper, et surtout, le citronner pour qu’il ne s’oxyde pas. C’est un fruit capricieux, mais qui, lorsqu’il est bien traité, offre le meilleur de lui-même.
Je prends toujours le temps de choisir des coings bien fermes, avec cette teinte jaune dorée qui annonce leur maturité. Une fois dans la marmite, ils se transforment : le parfum de la cannelle se mêle à celui du miel, l’eau de fleur d’oranger vient ajouter une touche subtile, presque envoûtante. C’est un spectacle olfactif avant d’être gustatif, une invitation à ralentir et à savourer chaque instant.
La rencontre du sucré et du salé
Associer le coing au poulet est une tradition dans les cuisines maghrébines, où l’on sait mieux que quiconque marier le sucré et le salé. Ce plat est un voyage, un équilibre parfait entre la tendreté du poulet et la douceur caramélisée des coings. Chaque bouchée est une découverte, une danse de saveurs rehaussée par les épices : le gingembre, la cannelle, le curcuma… Des ingrédients simples, mais qui, ensemble, créent une harmonie unique.
Ce plat, au-delà de sa richesse gustative, est pour moi un lien avec le passé, un hommage aux traditions transmises de génération en génération. Chaque fois que je le prépare, je pense à ces dimanches, à ces marchés colorés, et à cette odeur qui envahissait la maison.
Parce qu’en cuisine, comme dans la vie, ce sont les détails, les petites attentions et les souvenirs qui font toute la différence.
Que cette recette de mijoté de poulet aux coings vous transporte, vous aussi, dans un voyage de saveurs et de souvenirs. Prenez le temps de savourer chaque instant, chaque parfum, et de partager ce moment avec ceux que vous aimez.
Pour réaliser un mijoté de poulet aux coings, il vous faut :
Ingrédients pour le poulet
- 4 ou 6 cuisses de poulet
- 1 oignon émincé
- 2 gousses d’ail émincées
- 1 c. à soupe de coriandre émincée
- 1 c. à café de gingembre
- 1/2 c. à café de poivre
- 8 pistils de safran
- 1 c. à café de curcuma
- 1 bâtonnet de cannelle
- 1 c. à café de sel
- 3 c. à soupe d’huile
- 1 litre d’eau
Pour les coings
- 4 coings
- 1 citron
- ½ c. à café de cannelle
- 2 c. à soupe d’eau de fleur d’oranger
- 4 c. à soupe de sucre semoule
- 1 c. à soupe de miel
- Quelques graines de sésame grillées
Préparation
Dans une marmite sur feu doux, faites revenir les cuisses de poulet avec l’oignon et l’ail dans l’huile d’olive pendant 2 minutes.
Ajoutez les épices, le sel et la coriandre, puis versez l’eau jusqu’à mi-hauteur de la marmite. Couvrez et laissez cuire jusqu’à ce que la viande soit tendre et que la sauce soit réduite.
Pendant ce temps, découpez chaque coing en 8 quartiers, épépinez-les et citronnez-les. Faites-les cuire dans de l’eau salée pendant 15 minutes, puis égouttez-les en gardant environ 20 cl de leur eau de cuisson.
Dans une poêle, déposez les coings, ajoutez l’eau de cuisson, l’eau de fleur d’oranger, le miel, le sucre et la cannelle. Laissez caraméliser pendant 15 minutes en retournant délicatement les morceaux.
Dressez les cuisses de poulet sur un plat de présentation, nappez de sauce, disposez les coings caramélisés par-dessus, et saupoudrez de sésame grillé avant de servir.
Astuces pour réussir ce mijoté de poulet aux coings
Optez pour des coings bien fermes et jaunes, signe de maturité. Évitez ceux qui présentent des taches brunes ou des zones molles. Leur parfum délicat doit déjà éveiller vos sens.
Une fois coupés, les coings ont tendance à noircir rapidement. Pour éviter cela, plongez-les immédiatement dans de l’eau citronnée avant la cuisson.
Pour des coings parfaitement caramélisés, veillez à les retourner délicatement pendant la cuisson pour qu’ils soient bien enrobés du mélange miel-cannelle sans se casser.
Laissez mijoter les cuisses de poulet à feu doux pour qu’elles absorbent pleinement les épices et deviennent bien tendres. Une cuisson lente garantit une viande fondante et savoureuse.
Goûtez la sauce en cours de cuisson pour ajuster l’assaisonnement. Vous pouvez ajouter une pincée de sel ou un filet de miel supplémentaire selon votre préférence pour un équilibre parfait entre sucré et salé.
D’autres recettes traditionnelles à base de viande sont disponibles dans la rubrique viandes, poissons, poulets .
Enfin, si vous réalisez cette recette de mijoté au poulet aux coings, n’hésitez pas à taguer @cookandgoute sur Instagram pour que je puisse voir vos belles réalisations !
« Le coing, fruit de l’automne, raconte dans chaque bouchée les souvenirs d’enfance et l’art du temps retrouvé. »
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